Un peu d'histoire |
Le split
"Le plus grand groupe du mooonde !"
Les
rumeurs de split couraient déjà depuis l'album King Of Bongo.
Il faut dire que le succès, énorme en plus, est
arrivé très vite pour le groupe : en 2 ans, Mano
Negra est devenu le 1er groupe rock français !
Les conséquences d'un tel succès sont
différentes selon les membres du groupe : Santi
gère la société Patchanka, Tonio et Jo
observent les petits changements qui s'opèrent autour d'eux,
Manu écoute de moins en moins les autres, en particulier
pendant le mixage des albums qu'il réalise seul. De plus, il
ne tolère pas la présence de compagnes en
tournée ou en voyage. Pas évident pour la vie de
famille...
C'est au retour de Cargo 92 que Mano Negra vit ses premières désertions : Jo et Tonio quittent le groupe en Janvier 93. Le départ de ce dernier crée un déséquilibre au sein de la Mano. Daniel Jamet part également ce mois-là, pendant l'enregistrement de Casa Babylon : il ne supporte plus que Manu le bride alors qu'il a lui aussi été leader de groupe. Il semble aussi que la mort d'Elno, le chanteur des Négresses Vertes, ait été un facteur déclencheur de sa décision.
Après le départ de Jo et Daniel, ce sont Gambeat et Madjid Fahem de Radio Bemba Sound System qui feront les concerts de la Mano...
Automne 93. Mano Negra commence sa traversée de la Colombie en train. Mais le train trop lent (25 km/h maxi), la drogue à trop bon marché, les finances inexistantes font que la tension devient insupportable. Le 29 Novembre, deux semaines après le départ, Santi, Philippe, Kropol et Jean-Marc, un autre cuivre de la Mano, retournent en France. Seul Tom reste, et encore, il n'accompagnera pas Manu à Paris.
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"Santi,
Garbancito, Jean-Marc et Kropol, c'est-à-dire le batteur, le
percussioniste et les deux cuivres de la Mano repartent ce matin pour
la France.
Les motifs de cette défection
sont multiples et complexes. Divergences
classiques entre les créateurs et les interprètes, les
instrumentistes
et les artistes. Ca vient de loin, il suffisait d'une situation limite
comme
celle-là pour que ça éclate. Quelques-uns dans la
Mano se plaisent dans le travail abouti ; pour eux
l'important est de s'améliorer en continuant sur la même
voie. D'autres, toujours à la recherche de l'inattendu, ne se
sentent plus à l'aise dans le succès
assuré.
Tout s'est passé sans violence, presque dans un calme froid,
mais après
la rupture d'Aracataca, cette huitaine de garçons dans le
vent pourra
difficilement continuer comme avant.
Est-ce la fin du groupe qui a bouleversé le rock
français ? Peut-être pas. Ensemble ou séparément, ils recommenceront, on ne
sait pas quoi, mais autre chose..."
* Lundi 29 Novembre 1993
* Aracataca - Colombie
* Ramón Chao [Un train de glace et de feu - La Mano Negra en Colombie]
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Adieu Mano Negra, bienvenue Radio Bemba ! Le nouveau collectif de Manu Chao verra aussi Phil "Garbancito" Teboul à la batterie, de début 1993 à fin 1994.
La fin définitive de Mano Negra aura lieu après les nombreuses réunions de la société Patchanka, entre 1994 et 1995. Tout le monde y assiste et chacun vide son sac. Il en ressortira que Manu Chao n'aura plus le droit d'utiliser le nom Mano Negra, sauf si un minimum de cinq musiciens du noyau y participent. Pour Manu, la blessure est immense : "Si je n'ai pas le nom de la Mano Negra, je ne fais plus de musique."
Heureusement qu'il a changé d'avis ^__^
A noter que depuis, les anciens membres de Mano Negra sont tous restés en contact (voir rubrique "Que sont-ils devenus" et "La Mano revient ?..." pour exemples) et qu'"il n'y a pas d'embrouille" (dixit Philippe Teboul lui-même).
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