Retour à la page d'accueil

Retour La Mano part en voyage

 

Festival Rock au Maximum
Clermont-Ferrand
(Mercredi 28 Juin 1989)

"Tout le monde arrivait à jouer les uns avec les autres, et si y avait un soucis, ben on avait qu'à faire la date ensemble, comme ça on avait pas de problème."
Santi

Demandez l'programme !

Ça a donné quoi ?

" Mano Negra 89
Juillet 1989. Bercy ? Olympia ?Palais des Sports ? Abattoirs ? (Yuk ! Yuk !) Naaan... Jardin Lecoq, Clermont-Ferrand, festival Rock au Max. Quand j'arrive sur place, c'est sur un air de valse que, en pleine balance tardive, Matias Canavese m'accueille à l'accordéon au milieu d'un immense foutoir fait de bric, de tapis persans, de litrons de rouge et de broc. Voilà pour le décor. Noir.

Toute cette soirée, ce fut le feu. La plupart de mes précédentes expériences scéniques tournaient sur trois à cinq musicos. Là, dix, douze, quinze, une escadrille ? La première question était : mais bon sang, comment ces types arrivent-ils à faire sonner leur bastringue si juste, si fun, si compact (avec un Helno blindé, mais grand...) ? Ambiance sublime. "La Valse", donc, puis tous les morceaux de "Mlah", un morceau des Pistols ("Pretty Vacant", déjà ?)... Set impeccable, surprise, ça commençait bien.

Acte 1, Scène 2. Un intermède rap local vite expédié à coups de canettes dans la tronche (désolé, les gars, wrong time, wrong place...) puis le shazam complet. Re-noir.

Acte 2, Scène 1. Décor : pareil. On sent une lourdeur au début. Fatigués par le voyage, arrivés juste à temps pour le concert, les MN semblent apathiques. Mais le public, chauffé à blanc par des Négresses très vertes, en veut et se déchaîne. Teboul, percutant tout ce qui bouge, oublie Lima. Santi, quatre bras plus trois pieds, se prend pour Animal, le muppet fou. Les cuivres, les accords plaqués sur lesynthé de Tomas, Manu devient un Marsupilami, arpentant la scène, jamais vu ni entendu un tel orgasme collectif. Et là, je me retrouve comme un con à pogoter, la moelle épinière branchée sur un pylône de douze mille volts. Tout le premier album, là aussi, y passe, plus "I Fought The Law" et "I'm Down", brûlots vifs, vite consommés, puissants. Et après chaque temps morts (?), pour ne pas que la pression retombe, la potion magique "Mano Negra" en intraveineuse. De la came comme celle-là, tu peux y aller, mec, c'est de la bonne. Ça a duré jusqu'au couvre-feu.

J'ai passé, par la suite, avec un pote aussi accro, d'autres bons moments avec la Mano. Concerts, balances, interviews, bières et tchatche avec Tomas dans ma 104 au carburant flingué... Givrés, foutrement foutraques, accessibles, les MN m'ont encore filé le frisson pendant quatre, cinq ans. Eh, Onc' Phil, tu te vois chanter "Happy" (ou autre chose) sur scène avec Keith à la fin d'un gig des Stones ? Moi pas. Ce soir-là, je le regrette et m'en souviens. La Gotham City, le centre du monde rock (qui a dit le trou du cul ?) c'était Clermont-Ferrand. Eh ouais.

Pat - Nantes "
~ROCK'N'FOLK~


 

Haut de page

Retour à la page d'accueil

Retour La Mano part en voyage