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Montluçon
(Jeudi 21 Décembre 1989)


Scène de Montluçon - 89
Et on ressort les reliquats des tiroirs !

Voici une interview de quelques membres de la Mano : Santi, Manu, et Phil "Garb", réalisée par Pat de Nantes et son pote Paolo, ainsi qu'une certaine "Josette" (prénom d'emprunt, car oublié depuis par Pat) qui avait filmé l'interview. 45 minutes enregistrées sur une bande qui a un peu souffert des années écoulées, ajouté à cela pas mal de sons parasites liés à l'endroit de l'époque... voilà qui ne facilite pas la retranscription, mais au prix de quelques efforts, on obtient une jolie interview (avec quelques trous) ! Merci pour ce travail, Pat !! C'est parfois un peu décousu, mais bonne lecture :)

Ouvrez les guillemets...

° * Petite intro et pochoir mystère * °

Pat : Je voulais vous filer ça d’abord pour commencer, je sais pas si ça va vous plaire, mais il y a un article sur vous dedans.

Garb : (C’est un fanzine ?)

Pat : C’est le journal de l’Ecole de Commerce de Clermont.

Santi : Y’en a d’entre vous qui ont fait Sup. de Co. Clermont ?

Paolo : Ouais nous deux ; on vous a vus en Juin avec les Négresses.

Santi : Moi aussi j’ai fait Sup. de Co., Sup. de Co. Le Havre.

Paolo : Le Havre ?

Josette : Ah ah ah !

Garb : Ah mais comment vous avez fait ça ?

Pat : Avec un pochoir, ça prouve qu’on a vraiment que ça à foutre !

° * La Mano et Virgin * °

Pat : Il y a un truc que je voulais savoir, votre passage chez Virgin, ça vous a pas emmerdés en ce qui concerne la structure de la boîte?

Santi : Non non, pas du tout ça se passe très bien, et au niveau artistique on est complètement autonomes, et les gens de chez Virgin on ne les a pratiquement pas vus quand on a enregistré le disque, donc...

Pat : Vous avez eu plus de moyens pour le disque et ça s’entend vachement.

Santi : On a eu, disons, à peu près trois fois plus de temps en studio, au niveau du son ça s’entend.

Pat : Sur Mano Negra, le premier, ça n'a rien à voir !

[...]

° * La Mano en tournée * °

Paolo : Et comment ça se passe les tournées, vous gardez des jours de repos, vous vous en occupez un peu de l’organisation ?

Santi : Ils sont rares, sur les 42 dates on en a eu 5-6.

Garb : Ca va, on l’a voulu, hein.

Paolo : Et vous décollez à quelle heure des villes ?

Santi : Ca dépend, entre 7h du matin et 2h de l’après midi.

Garb : Une fois on a eu une balance à 8h du matin.

Paolo : Pourquoi 8h du mat', pourquoi si tôt ?

Garb : Je sais pas, c’était un festival...

Pat : On avait vu ça à Clermont l’an dernier parce que, quand le public est rentré dans la salle - enfin c’était en plein air, avec les Négresses - on est arrivés devant la scène, il y a les Négresses qui n’avaient pas fini de répéter parce que vous aviez raté votre avion en revenant du Pérou !

Santi : Ah oui, on revenait du Pérou, on avait du retard !

Garb : Oh ben ouais, ils voulaient pas nous laisser partir... Donc c’est carrément ça. Bon, imagine que là où on est, c'est la salle d'embarquement ; y a des fenêtres, et tu vois l'avion dehors. Alors, tu montes dans l’avion, il décolle pas, tu manges dans l'avion, il décolle toujours pas [rires], et une fois que tu as mangé, ils te disent de redescendre [rires] ; tu redescends, tu sors de l'avion, et tu vois l'avion... Et nous on se regardait... En fin de compte on a pris un autre avion le lendemain. Mieux quoi.

Santi : C’était une compagnie colombienne, ils avaient pas d’autre avion. Il a fallu qu’ils prennent un avion d’une autre compagnie.

Concert Montluçon 1989

Paolo : C’était dingue quand même la pêche que vous aviez... sachant ce que vous veniez de faire...

Garb : Ouais en plus on était complètement largués ! On avait l'impression d'être encore là-bas. On arrivait du Pérou, donc...

Paolo : Le concert qui a « claqué à Clermont », les gens en parlent encore de ce concert.

Santi : Ben c’était bien, c’était en plein air.

Paolo : Pour un concert comme ça, alternatif, 2000 personnes, c’est vraiment du jamais vu !

Pat : C’est pas dur : sur toute la durée du festival - 4 jours, ils ont fait 3000 entrées dont 2000 pour vous ; même avec les Bérus qui passaient le lendemain à la Maison du Peuple.

Garb : C’est pas vrai, les Bérus ils passaient où le lendemain ? A la Maison du Peuple ? Et y'avait pas de monde ? Oh putain merde !

Santi : C’est bien un concert comme ça, en plein air.

Paolo : Mais alors, ceux qui sont passés avant vous, les rappeurs ?

Santi : Ah les pauvres... [rires]

Paolo : On avait l’impression de mecs qui n’avaient pas envie de jouer...

Garb : Tu rigoles, ils avaient la pêche, mais bon...

Santi : C'est le public qui avait pas envie, ce sont des rappeurs, qu'est-ce tu veux y faire... Ils avaient beau dire : "La Mano Negra, elle fait du rap, aussi !"...

Pat : Ouais, forcément, mais vous êtes plus éclectiques ! [...] Y'avait quand même une grosse différence de gamme...

Garb : Ouais, ça dépend quand même du rap ; quand on était à New York j’ai vu des bons groupes de rap au Palladium, là où il y a eu Clinton...

Santi : Beaucoup d’Américains... Les concerts, c'est toujours un truc spécial... Nous on a trouvé un manager sur place pour la tournée de Mars. On y retourne en Mars : New York, Austin, Los Angeles et on va en URSS.

Josette : Ah ouais ? Vous allez où en URSS ?

Santi : On fait un festival en Estonie.

Pat : Paraît que ça chauffe bien là bas dès qu’il y a un groupe. Ils viennent tous voir, ils ont pas le disque mais ça chauffe bien.

Santi : Y’a aussi des endroits où ça bouge pas...

° * "Tracklist" et anecdotes de concerts * °

Pat : J’ai un autre truc à demander : est-ce que vous allez jouer « La Ventura » ce soir ? Oui ? On a un pote qui va être content !

Paolo : On a un copain qui est complètement fou de cette chanson. Vous l’avez pas jouée à Clermont, l'autre fois il est allé vous voir à Bordeaux, il y a deux-trois semaines et vous l'avez pas jouée non plus.

Garb : Quel Bordeaux, lequel ? Au théâtre Barbey ?

Santi : On l’a fait La Ventura à Barbey... Faudrait revoir toute la liste !

Paolo : Les morceaux, vous les définissez avant le concert ou si vous changez tout ça ?...

Garb : On n’a plus de liste, là... [rires]

Santi : Sur notre tournée, on a fait deux listes, en changeant quelques trucs, dus à des empêchements de base... Maintenant, on n’en a plus : sur la fin de la tournée, on l'a tous en tête. Tout le monde se regarde, on fait « tac » [signe de tête].

Pat : On n’a pas pu venir hier soir, parce qu’il y avait la soirée de fin d’année de l’école. Ca nous faisait chier de pas aller vous voir, alors on s’est monté une chorale dissidente. C'était dans un opéra, en plus, le truc hyper classe, et on a chanté « Darling Darling » - on a hurlé « Darling Darling » ! Y avait des gens qui jouaient de la trompette, du piano... des trucs classiques, la chorale qui chantait des trucs complètement chiants à mourir, et nous on a débarqué on a foutu un bordel monstre en chantant « Darling Darling » !

Garb : Ha ha ! Comme à l’OM... Y’a les supporters... Manu a été invité parce qu’on a joué là bas, y en a qui sont venus nous voir et ils nous ont invités à voir un match. Manu est arrivé là-bas et les supporters de l’OM ils chantaient : « Je reviendrai un jour chez toi pour t’enculer petit Niçois Darling Darling » [rires]

Santi : Je vous jure, dans les tribunes !

Paolo : C’est excellent !

Pat : Ils ont gagné au moins ?

Garb : Ouais, 3-0 !

Santi : Ce qui fait que maintenant on est tous...

Garb : ...on a une carte de membre d’honneur de l’OM, des « Ultras du Virage Sud », un truc assez violent.

Santi : Y’a même un autocollant - tu l’as pas ?

Garb : Y’a la tête de Freddy, déjà.

Paolo : Ils sont hyper bien organisés ! Ils sont plus à faire la fête qu’à foutre le boxon, en général. Des commandos zarbis...

Garb : En fin de compte c’est pas des fafs, c’est des zarbis...

Santi : Les combattants de l’OM.

Xoxo : Et vous, vous avez pas des trucs à demander ?

° * La Mano et la politique * °

Josette : Vous avez fait la Fête de l’Huma ? Je voulais vous demander si vous aviez fait la Fête de l’Huma pour des raisons politiques ?

Garb : C’est parce qu’on voulait voir les Stray Cats.

Santi : C’était pour avoir un T-shirt des Stray Cats, voilà pourquoi. [rires] On l'a eu. Faire la Fête de l’Huma, pourquoi pas ? C’était un super concert et il y avait un bon public, ç’aurait été con de pas le faire ; nous on n’est pas politiques, on n’est affiliés à aucun parti de base, chacun vote... De toute façon, tous ces grands trucs ont une connotation politique : soit tu les fais pas du tout, soit t'en fais certains, pour des trucs qui a priori te déçoivent pas, ou ne te gênent pas ; on n'ira jamais jouer pour Chirac ou pour Le Pen.

Garb : L’important, c’est de pas se faire récupérer.

Santi : C'est pas tout le temps facile, comme on est allés au Pérou avec Jack Lang, etc... tout de suite, derrière, ça gêne un peu. Direct la carte du parti, pareil pour la Fête de l'Huma, pareil pour le truc avec Renaud, la Bastille, alors c'était carrément un truc socialiste... mais bon ! On avait envie de la faire, cette fête de la Bastille, on l'a faite, voilà !

Garb : C’est des expériences... C’est pas souvent que tu vas te retrouver devant autant de monde : 100.000 personnes... moi je voulais le faire aussi pour ça...

Santi : C’était une fête, bon c'est vrai que le sujet n'était pas... bon, mais on l'a faite.

Josette : Mais on vous a proposé ou c’est vous qui avez décidé ?

Garb : La Fête de l’Huma ou la Bastille ?

Josette : Non non, la Fête de l'Huma.

Santi : On nous a proposé.

Paolo : Autrement pour la Bastille y’a les Bérus qui ont gueulé... que c'était la fête de Virgin... 

Santi : C’était la fête de Renaud. Renaud, il a choisi des groupes qu'il aimait bien. Après, si c'était des groups de Virgin, c'est vrai, mais c'était la fête de Renaud, pas de Virgin. Faire passer les Bérus... et puis, Les Négresses, c'est pas chez Virgin, que je sache ! Si on veut rentrer dans la polémique comme ça...

Garb : Renaud voulait faire passer les Bérus, mais ils ont pas voulu ! Ils ont dit qu'il voulait les faire passer sur les camions,...

Paolo : C’est Renaud, donc, qui a choisi les groupes ?

Santi : C’est Renaud qui a choisi tous les groupes, c’était un pote à Johnny Clegg donc il a fait venir ses potes, puis nous on le connaissait un petit peu ; puis depuis on l’a revu, il est venu à Montréal nous voir jouer au spectacle, il nous a passé des photos de la Bastille... Ca l’éclate bien la musique qu’on fait. Moi j’aime bien Renaud, la musique ça m’éclate pas vraiment, le personnage j’aime bien, c’est un mec que j’aime bien.

° * Les groupes que la Mano Negra écoute * °

Paolo : Vous parliez des Stray Cats, et c’est quoi les groupes que vous aimez ?

Garb : Les Clash, les Damned, les Who, les Ramones, les Stones, Pistols,...

Paolo : Y a dix ans, y avait pas d'avenir, c'était "No future" et maintenant, l’avenir c’est la house music.

Garb : Y’en a un qui était punk, c’est Sid Vicious. Lui, c’était un vrai punk, un "no future", tu vois ce que je veux dire. Les autres qui se disent punks, les Pistols, ils ont pas eu le temps de mourir quoi.

Santi : Oh non ils vont pas tous se reformer... les Beatles ?

Garb : Les Stray Cats se sont reformés, mais je te dis qu’ils ont la pêche...

Santi : Même si ils se reforment ce sera jamais les Beatles...

Garb : Remarque, si ça se trouve, ils se sont tous retrouvés pour jouer ensemble !

Pat : J’avais lu je sais plus où que Mc Cartney et Ringo Starr pouvaient plus s’encaisser et que jamais ils se reformeraient.

Interview Montluçon 1989

<Manu entre>

Manu : Qu’est ce que vous faites, là ?

Paolo : On tchatche.

Pat : Ca fait deux fois que je vous vois deux fois que je prends un Manu Chao sur la gueule, c’est normal ?

Manu : Lourd !

Garb : T’aurais pu prendre un Philippe Teboul !

Manu : Je peux te prendre une cigarette ? Ha ha ! Alors, vous causez de quoi ?

Santi : De tout.

Garb : Non, on parlait des groupes qui se reformaient... les Who, les Pistols mais sans Johnny Rotten il paraît.

Paolo : Formation initiale juste avec Matlock.

Garb : Ouais, Matlock, etc.

Manu : Ben qu’ils se reforment, c’est bien non ? Les Stray Cats, c’était bien. Y’en a que c’est bien, y’en a que c’est moins bien. Je sais pas les Who, j'ai pas entendu... Les Stones se sont jamais séparés... t’as jamais pris un Stones sur la gueule ? [rires]

Santi : Tiens on dirait Brian Jones au fond...

Garb : Qui ça ?

Santi : La meuf...

Garb : Ca va mieux, tes yeux, Santi, t’as une cataracte ?

Manu : Bon quel est le sujet de la réunion, là ?

Garb : Rien, parler, nous filmer...

° * La Mano en concert (2) * °

Pat : Moi y’avait un truc qui m’avait fait plaisir à Grenoble : quand tu chantais « Sidi'h Bibi » et qu’il y avait 40 personnes sur scène. C'est sympa que vous laissiez les gens monter.

Manu : A Grenoble, on a retrouvé du sang sur les timbalès... on a retrouvé les timbalès tordues, y’avait plus une baguette, on s’est tout fait chourer, [rires] je te jure ! En plus à Grenoble la salle... Par contre à Lille, la scène a failli descendre, on a failli arrêter.

Garb : Ca nous est arrivé des fois, que la scène elle se casse, avec Thomas au clavier en train de jouer, paf !

Santi : A Niort, elle avait reculé de 20 cm. On avait l’impression qu’on était sur un bateau, j'avais le mal de mer, ça faisait comme ça, wooooohoooo !

Manu : C’est à Niort ?

Santi : Non, c’est à lyon en fait, elle a reculé de 20 cm au premier morceau.

Paolo : C’était où à Lyon ?

Garb : Au transbordeur.

Paolo : J’y suis pas encore allé... elle est comment la salle ?

Manu : Bonne acoustique...

° * ... et en Amérique du Sud * °

Paolo : Et votre tournée en Amérique du Sud, ça a du être chaotique, des fois, non ?

Manu : Chaotique ? Non, pas chaotique, ça a été épique !

Garb : Ca veut dire quoi épique ? Epique... y avait plein de moustiques !

Pat : Et vous avez pas eu de problème avec le nom du groupe ?

Manu : Si, avec les affiches parce qu’au Pérou y’a le Sentier Lumineux. On pouvait pas coller les affiches à cause de l'étoile rouge. [...]

Paolo : Les forces spéciales, dans les concerts ?

Manu : Là-bas au Pérou, l’armée est partout, au premier concert, on se pointe, y’avait la scène, y’avait genre un stade, l’armée devant et le public à 30m. On allait voir le général lui dire : "Bon écoutez... soyez un peu plus discrets s'il vous plaît", il était un peu vexé mais ça passait. Mais ça a tellement bougé qu’ils sont revenus se mettre devant. Y’avait tellement de monde à l’extérieur de la salle qu’ils rentraient à l’œil...

Paolo : Et ils connaissaient déjà un peu ?

Tous : Pas du tout, mais on faisait comme s’ils connaissaient. 

Paolo : C’est vrai qu’il y a pas mal de chansons en espagnol. Pour vous c’est important les textes ou vous faites plus attention à la musique ?

Manu : On essaie de faire de la bonne musique comme on essaie de faire des bons textes. On prend du plaisir à écrire de la musique comme à écrire des textes. Enfin, écrire de la musique... Je sais écrire des textes. Mais je sais pas écrire de la musique. Excusez-moi je suis fatigué, on a un examen SACEM demain.

Garb : Je fais mes devoirs !

Paolo : Ils vous font passer un examen ? 

Manu : Ben ouais, quand tu signes tes chansons en groupe, ils te font passer un examen de groupe.

Paolo : Et ils vous demandent quoi ?

Manu : Ton numéro de Sécurité Sociale, combien tu as fait d’enfants dans l’année, Examen devoirs timbalès SACEM... Interrogation monsieur Teboul : « Fais-moi une clé de Sol » !

Garb : « moi j’connais les clés à pipes, les clés à molettes, j’ai les clés d’l’appartement, vous choisissez j’vous la comprime...»

Concert Montluçon 1989
° * Les premières parties * °

Pat : Ce soir c’est qui la première partie ? [...] Je vous ai vus avec les VRP.

Garb : Ah ouais, ça c’est bien !

Santi : Chante « Le Roi de la route ».

Pat : Et y’en a une, je pensais pas qu’ils allaient la jouer, c’est « Le nain ».

Garb : Y’en a une que j’aime bien aussi c’est « Le bateau ». A la fin : «Et le bateau, et le bateau, et le bateau... coula ! ».

Paolo : Pourquoi vous ne gardez pas toujours les mêmes groupes ?

Santi : Parce que c’est bien d’en changer... Déjà, eux, ils veulent pas forcément, les VRP ils ont aussi leurs trucs à faire... [...]

Manu : Clé de sol ? Ça me rappelle « clé de Fa clé à molette »...

<Midnight Hour en fond sonore>

Manu : Le nom du groupe ? Juste une bande de canards boiteux, la main et les doigts.

Garb : Je te permets pas de dire ça devant la télé, c’est une histoire familiale...

<...Inaudible...>

<« Knock On Wood » en fond sonore>

Josette : Qu’est ce vous pensez de ce qui s'est passé à Aquarock ?

Santi : Non, non c’était pas nous c’était la veille...

Garb : Tu m’as fait peur ! Y a eu OTH, Parabellum, les embrouilles c’était la veille. On est arrivés c’était déjà passé.

° * Top 50 * °

Josette : Qu’est-ce que vous pensez du système du Top 50, qui classe en fonction de leurs ventes ?

Santi  : C’est un classement comme un autre.

Manu : Ben disons que c’est un peu comme à l’école, il y a un premier et un dernier, je trouve ça un peu con...

Santi : On y est pas dans le Top 50...

Pat : Si, vous y êtes entrés avec « Mala Vida ».

Manu : « Mala Vida » ? Dans le Top 50 ? Non, on est entrés dans le Top Albums...

Manu et Santi : On n’y peut pas grand’chose, pour pas entrer dans le Top faudrait enlever les disques des bacs. On n’y peut rien, il faudrait que les gens ne nous trouvent pas. On n'a pas envie que les gens ils nous trouvent pas, qu’ils n’achètent pas. On n'a rien fait pour y rentrer ; bon on s’en fout du Top 50, si on y est tant mieux...

Garb : D’abord je l’ai jamais vu le Top 50... Nous, ce qu’on compte c’est plutôt les concerts. Tout le groupe, on s’éclate plus sur scène que... bon, le Top 50...

Santi : Apparemment, KK5 ils passent ça en radio, dans les clubs, ça empêche pas que y’ait 100.000 personnes qui viennent nous voir...

Paolo : C’est vous qui choisissez les 45[Tours], pourquoi vous avez choisi KK5 ?

Santi : Parce c’est celle qu’on préférait...

Manu : Maintenant, ce qu’on va faire pour éviter ce plan "matraquage de morceau", comme il y a eu avec « Mala Vida », et qu'on ne voulait pas vraiment... parce que« Mala Vida », c’est pas la Mano Negra, c’est une facette de la Mano Negra, Pour éviter ça on va sortir un 45 tous les mois.

Xoxo (à Garb) : Est-ce que tu aurais envie de faire un petit bout de morceau avec [première partie] ? Ils font la balance.

Manu (à Garb avec l’accent corse) : Alors, tu vas bosser pour la concurrence ?

Garb (en sortant) : Quelle concurrence ? C’est en clé de Sol ou en clé de Fa ? [rires]

° * La Mano, les actualités et le tourisme en tournée * °

Josette : Je voudrais savoir si vous suivez l’actualité ?

Manu : L’actualité dans le monde ou musicale ? Dans le monde ? Généralement oui, on l’apprend dans les journaux, on est un peu moins au courant que quand on est à Paris, mais... Bon maintenant l’actualité tu l’as partout. Là en ce moment c’est la Roumanie, c’est Panama, moi c’est le truc qui me met à l’écoute tous les jours.

Josette : Normal.

Santi : Normal, on va quand même pas se faire un « bunker Mano Negra ».

Manu : On a le temps de regarder la télé quand même !

Paolo : Vous avez le temps de faire autre chose quand même ?

Manu : Faire autre chose non. On a décidé de faire ça ; là on peut se permettre de faire à fond ce qu’on aime depuis toujours, je vois pas pourquoi on le ferait qu’à moitié pour pouvoir faire d’autres choses, ça serait idiot...

Josette : Justement, j’avais lu dans un bouquin que vous aimiez bien rester dans les villes.

Manu : On essaie de temps en temps mais c’est pas toujours possible... On essaie de le faire, à Marseille on a pris 3 jours, Montpellier 3 jours, Bordeaux 3 jours. Y’a plein de villes où on essaie de s'installer un moment.

Pat : Vous êtes allés au club 3000 hier soir ?

Manu : Généralement quand on a un jour off, on joue dans un club, on s’arrête, mais là comme c’est le soir même du concert c’est un peu dur... On avait fait la Fête du Peuple là, on a fait le Théatre de Verdure, on a fait... et puis là...

Paolo : [...] concert avec les Négresses.

Manu : Ah ouais ? C’était spécial pour nous ce concert parce que la veille on était à Quito on est arrivés à Clermont, on ne savait plus où on habitait.

Santi : J’ai un souvenir complètement... tu te prends... déphas’ complet, Clermont.

Paolo : Comment vous avez fait pour avoir la pêche que vous aviez alors?

Manu : Il y a tout : il y a la fatigue, il y a le décalage horaire, puis on n’avait pas dormi depuis 48h. Moi je te garantis qu’on l’avait pas trop la pêche, c’est le public qui nous l’a mise parce qu’on n’était pas fier ce jour-là...

Santi : C’est vrai qu’à Clermont, ils nous ont bien mis la pêche...

Paolo : Ca s’est absolument pas vu.

Manu : J’ai fait un festival y avait Cheb Kader, les Carayos et les Meteors. 'devait y avoir 40 entrées payantes !


...la fin de la bande est encore moins audible que le début, donc...
Fermez les guillemets !

Concert à Montluçon 1989 - Dédicace

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